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Peut-on réduire l’homme et sa musique à une biomécanique des émotions?

Dates

27 mai 2021, 12h15-13h30

Avec

Brenno Boccadoro et Didier Grandjean

Deuxième rencontre du cycle “Rousseau et la musique: l’invention de la liberté?”, imaginé avec le musicologue et professeur Brenno Boccadoro.

Que se passe-t-il dans notre cerveau, quand nous écoutons de la musique? Comment ça fonctionne? Et en quoi la musique est-elle si importante dans notre développement cognitif?

Dialogue à bâtons rompus entre le musicologue Brenno Boccadoro et Didier Grandjean, professeur en neuropsychologie et spécialiste des sciences affectives.

Dans l’histoire, on a tenté de déterminer la valeur émotionnelle de la musique en réfléchissant au rapport entre l’âme et le corps. Les Lumières n’ont pas échappé à cette tradition et ont envisagé cette question en opposant les sens et la raison. Comment le son et sa forme mathématique conditionnent-ils les réactions de l’auditeur? Est-ce le son ou la mesure qui agit? Est-ce que les émotions produites par la musique – sa valeur affective – trouvent leur origine dans la matière du corps ou dans une instance psychique séparée et libre de juger les sensations?

Le triomphe du «matérialisme» et de la biomécanique a été important dans ce débat: le corps désormais n’est plus qu’un système sans âme, composé de leviers, de poulies, de câbles «animés» par un principe moteur purement physique. Au siècle des Lumières, les prises de position les plus instructives sur ces questions se sont incarnées dans l’esthétique sentimentale de Rousseau et dans la physique mathématique de Rameau. De nos jours ce sont les neurosciences qui ont pris le relais sur le plan expérimental, en analysant l’impact psychique de la musique.

Rousseau et la musique: l’invention de la liberté?

Imaginé avec le professeur en musicologie Brenno Boccadoro, ce cycle présente certains aspects de la théorie musicale de Rousseau et rappelle l’importance de celle-ci dans l’histoire des idées. Dans ce domaine, une fois de plus, Rousseau révèle son génie et s’impose comme un musicologue hors pairs. Par ses réflexions, ce chantre des passions annonce déjà le romantisme. Derrière les doctrines rousseauistes émerge aussi un discours politique qui valorise la sensibilité et le goût individuel. Avec les Lumières, la musique s’affranchit des modèles promus par l’aristocratie et devient autoréférentielle, chahutant ainsi l’ordre établi : la musique se détache désormais de ses fonctions sociales et religieuses ; elle n’a plus pour objectif de servir le milieu qui la soutient, mais vise un message universel.

Brenno Boccadoro nous guide dans les trois rendez-vous de ce cycle en passeur de savoir aussi généreux que décapant.

Les trois rendez-vous :

28 avril 2021, 12h15-13h30

La musique de la discorde

27 mai 2021, 12h15-13h30

Peut-on réduire l’homme et sa musique à une biomécanique des émotions?

9 juin 2021, 12h15-13h30

Rousseau et l’opéra italien.


©Olivier Vogelsang