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L’Art Brut, ou la reconnaissance de « l’art des fous »

Rencontre

L’Art Brut, création de personnes marginales sans formation artistique, n’intéressant autrefois que les médecins psychiatres et des artistes comme les surréalistes, est aujourd’hui reconnu et exposé dans de nombreux musées. Mais qui est « brut » et qui ne l’est pas ?

Jean-Michel Wissmer interroge la frontière si ténue entre la folie et la santé mentale en évoquant également des artistes en souffrance comme Van Gogh, Munch ou Goya.

Son livre revient sur la définition d’un art dont l’approche est en constante évolution, notamment à travers les ateliers d’art-thérapie. Il aborde pour la première fois le rôle de la religion qui structure et éclaire l’oeuvre de tant d’artistes bruts. Son livre privilégie trois représentant·es majeur·es : Aloïse, Henry Darger et le Facteur Cheval qui illustrent toute la diversité et la complexité de cet art.

La Suisse est le pays d’accueil de l’Art Brut et ce grâce au peintre français Jean Dubuffet qui a légué sa collection à Lausanne.

Intervenant·e·s

Jean-Michel Wissmer, essayiste, romancier et dramaturge, a enseigné aux universités de Genève et Lausanne ainsi qu’au Mexique. Passionné depuis toujours par l’Art Brut, il a publié chez Slatkine en 2024 L’Art Brut en question(s), Sous le regard de Dubuffet : du Facteur Cheval à Aloïse. Écrivain voyageur, il a également écrit sur la littérature mexicaine, espagnole, les Amérindiens, sans oublier la Suisse avec le mythe de Heidi et l’histoire de l’alpinisme. Il s’intéresse aujourd’hui aux sectes protestantes américaines du 18e siècle.

Médecin et historien, Vincent Barras explore depuis toujours les liens entre sciences, langage et société. Formé à la fois en médecine et en lettres à Genève, il a exercé comme médecin avant de se consacrer à l’histoire de la médecine. Professeur à l’Université de Lausanne, il a dirigé l’Institut universitaire d’histoire de la médecine et de la santé publique, où il a développé une approche interdisciplinaire unique. Son regard singulier éclaire d’une lumière nouvelle l’Art Brut et ses dimensions corporelles et psychiques.

Sophie Chabalier est titulaire d’un master en droit de l’université de Fribourg et d’un master en médiation culturelle de l’Ecole du Louvre (Paris). Après avoir travaillé à l’Unesco et à l’Ambassade de Suisse en France, elle devient chargée de médiation au Potager du Roi à Versailles. En 2022, elle rejoint la Collection de l’Art Brut, comme responsable des publics et de la médiation culturelle. Elle y développe notamment l’accueil des tout-petits ; c’est dans la poursuite de cet objectif qu’elle a créé La Cabane (espace ludique au cœur du musée dédié aux 0-5 ans) et qu’elle a écrit le livre Six petites histoires d’Art Brut, publié chez Flammarion en 2025.

À lire

L’Art Brut en question(s), Sous le regard de Dubuffet : du Facteur Cheval à Aloïse, Jean-Michel Wissmer, Slatkine, 2024

Crédits photographiques

Tableau d’Aloïse Corbaz : © recto – quatrième période 1951-1960, crayon de couleur et suc de géranium sur papiers.

Photo de Jean-Michel Wissmer : © Karine Bauzin

Photo de Sophie Chabalier : © Studio Vanssay