En regardant (comme) les animaux

Date

Mardi 13 juin 2023 à 12h15

Avec

Muriel Pic, écrivaine, Benjamin Thomas, chercheur et Stefan Kristensen, philosophe et co-fondateur de Utopiana, pour la modération

En partenariat

avec l’association Utopiana

Tarifs

Chf 12,00 / 10,00 (AVS, étudiant·e·s, chômeur·euse·s)

Réservations

À l’aide du bouton ci-dessous ou à l’accueil du mardi au dimanche de 11 à 18h.

Rencontre et projection: quel regard portons-nous sur les animaux? L’écrivaine Muriel Pic et le spécialiste de cinéma Benjamin Thomas en discutent.

Comment se traduit notre rapport aux bêtes dans les images, et singulièrement celles du cinéma qui fondent et reflètent nos mythologies contemporaines?

La rencontre avec l’écrivaine Muriel Pic, autrice notamment d’En regardant le sang des bêtes, et Benjamin Thomas, chercheur en études cinématographiques à l’université de Strasbourg, propose un moment de réflexion sur nos représentations des animaux non-humains qui nous côtoient.

Depuis les années 1920, chez Jean Epstein entre autres, le cinéma a été pensé comme une puissance de décentrement du regard, et donc du sensible. Adressées à l'humain, les images du cinéma peuvent l'amener à éprouver d'autres temporalités (voir une plante se comporter comme un animal, par accélération ; voir la matière de l'océan approcher le solide, par ralentissement), et donc des brouillages étranges de ce que la raison lui indique pourtant comme des règnes ou des catégories strictement séparés.

Benjamin Thomas montre que depuis le début du 20e siècle jusqu'au cinéma le plus contemporain, des films ont toujours accueilli des poussées, des percées d’autres configurations du sensible qui nous préparaient à ajuster notre sensibilité et nos perceptions à d’autres, autres qu’humaines.

L’abjection du corps de l’animal mis à mort pour la consommation humaine est cependant aussi sous le regard de la caméra.

Dans En regardant le sang des bêtes, Muriel Pic évoque le film documentaire de Georges Franju, Le sang des bêtes (1949), sur le quotidien des abattoirs parisiens de l’après-guerre. Ce film montre de manière frontale et ingénue la mise à mort de chevaux, de bœufs, à un tel point que le public de l’époque s’enfuyait des projections. En 100 fragments, entre archives inédites relatives au tournage, récit autobiographique, réflexions sur notre rapport à l'abattage de masse et portraits d'écrivains en proie à leur condition d'animaux pensants, Muriel Pic sonde le cheminement de notre regard.

À lire

De l’insistance du monde. Le paysage en cinéma, Benjamin Thomas, éditions Passage(s), 2022

Sujets sensibles. Une esthétique des personnages de cinéma, Benjamin Thomas, éditions Lettre volée, 2022

Faire corps avec le monde, De l’espace cinématographique comme milieu, Benjamin Thomas, les éditions Circé, 2019

L’Argument du rêve, Muriel Pic, Genève, éditions Héros-limite, 2022

Affranchissements, Muriel Pic, Paris, éd. Seuil, 2020.

En regardant le sang des bêtes, Muriel Pic, Lyon, éd. Trente-trois morceaux, 2017

Cet événement fait partie du cycle « Réinventer notre lien au vivant » qui propose une réflexion collective sur les nouvelles manières de dire le vivant, entre écofiction et « cli-fi ». Développé avec l’association Utopiana et Anne Pitteloud, autrice et journaliste, ce cycle veut nous aider à considérer l’être humain au sein d’un tout qui le dépasse, à nous décentrer et à faire un pas de côté pour explorer des formes qui évoquent autrement cette « nature », le jardin et ce qui y vit – animal ou végétal.

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