Rousseau et l’opéra italien

Date

9 juin 2021, 12h15-13h30

Avec

Brenno Boccadoro

Discussion menée par

Francesco Biamonte

Troisième et dernière rencontre du cycle “Rousseau et la musique: l’invention de la liberté?”, imaginé avec le professeur de musicologie Brenno Boccadoro.

Rousseau a été le plus ardent défenseur de l’opéra italien contre l’opéra français – promu par Rameau, son éternel adversaire. Le professeur Brenno Boccadoro nous entraîne dans ce débat esthétique au rythme d’extraits musicaux savoureusement commentés.

Rousseau a engagé dans son combat pour la défense de l’opéra italien toute la force de sa philosophie, de ses propos sur l’origine de la musique à celle des langues, en passant par la théorie des climats. Il nous dit ainsi que plus le climat est doux, plus il assouplit les accents; et plus la langue est musicale, plus elle conditionne la réussite d’un opéra dans l’imitation des passions. C’est pourquoi les Italiens méprisent naturellement ce qui fait la joie de Rameau: l’harmonie, la duplicité du contrepoint – «art gothique et barbare», le chiffrage, la surcharge dans l’accompagnement; et ils n’ont d’oreilles que pour une «unité de mélodie» conjuguant de manière cohérente tous les éléments de l’écriture opératique.

Purifiées de leur fiel et de leurs excès, bon nombre de ces idées ont eu le mérite de flairer l’air du temps, avant de recevoir l’aval de l’Histoire: car sous la plume des compositeurs Hasse, Porpora, Pergolesi, Galuppi, l’opéra «napolitain» est bel et bien le creuset des expériences nouvelles qui annoncent le classicisme viennois de la fin du siècle.

Rousseau et la musique: l’invention de la liberté?

Imaginé avec le professeur en musicologie Brenno Boccadoro, ce cycle présente certains aspects de la théorie musicale de Rousseau et rappelle l’importance de celle-ci dans l’histoire des idées. Dans ce domaine, une fois de plus, Rousseau révèle son génie et s’impose comme un musicologue hors pairs. Par ses réflexions, ce chantre des passions annonce déjà le romantisme. Derrière les doctrines rousseauistes émerge aussi un discours politique qui valorise la sensibilité et le goût individuel. Avec les Lumières, la musique s’affranchit des modèles promus par l’aristocratie et devient autoréférentielle, chahutant ainsi l’ordre établi : la musique se détache désormais de ses fonctions sociales et religieuses ; elle n’a plus pour objectif de servir le milieu qui la soutient, mais vise un message universel.

Brenno Boccadoro nous guide dans les trois rendez-vous de ce cycle en passeur de savoir aussi généreux que décapant.

Les trois rendez-vous

28 avril 2021, 12h15-13h30, La musique de la discorde

27 mai 2021, 12h15-13h30, Peut-on réduire l’homme et sa musique à une biomécanique des émotions?

9 juin 2021, 12h15-13h30, Rousseau et l’opéra italien.

Toutes les mesures sanitaires seront prises pour assurer votre bien-être et le bon déroulement de l’événement: gel hydroalcoolique, port du masque obligatoire et distance entre les personnes.

Précédent
Précédent

Parler sexe au féminin: une affaire de société

Suivant
Suivant

Agota Kristof