Traduction et violence

Date

27 janvier 2022, 19h00, Grande Salle

Avec

Tiphaine Samoyault, Camille Luscher

Dans son livre «Traduction et violence», Tiphaine Samoyault montre avec brio la dimension politique de la traduction et les rapports de domination qui peuvent travailler cette opération. Avec la traductrice Camille Luscher, elle débat de la complexité que traduire implique.

Extraordinaire moyen d’aller vers l’autre, de tenter de le comprendre et de communiquer, la traduction n’est pourtant pas seulement l’espace heureux de l’hospitalité et de la rencontre entre les cultures. Dans son essai, Tiphaine Samoyault étudie les histoires de violence dans lesquelles la traduction a pu jouer un rôle (la domination coloniale, les camps d’extermination, les sociétés d’apartheid, les régimes totalitaires), ainsi que des cas littéraires qui illustrent les violences propres à cette opération. Justesse et justice cheminent côte à côte dans le champ de la traduction qui peut s’avérer autant ambiguë que réparatrice. Mais sur le terrain même de la pratique, que se joue-t-il pour le traducteur ou la traductrice? Quelles questions se posent et comment s’opèrent certains choix? Cette conversation entre une praticienne et une chercheuse promet de nous éclairer.

Camille Luscher

Née à Genève en 1987. Traductrice de l'allemand vers le français, elle a notamment traduit Max Frisch, Arno Camenisch et Eleonore Frey. Elle a obtenu le Prix Pittard de l’Andelyn pour sa traduction d’Annette Hug, Révolution aux confins (Éditions Zoé, 2019), et le Prix Terra Nova de la Fondation Schiller pour Derrière la gare d’Arno Camenisch (réédité par Quidam Éditeur, 2020). Parallèlement à son activité de traductrice littéraire indépendante, elle travaille au Centre de traduction littéraire de Lausanne (CTL) et, depuis 2019, dirige la collection «domaine alémanique» de la maison d’édition genevoise Zoé.

Tiphaine Samoyault

Née en 1968 à Boulogne-Billancourt. Essayiste, traductrice, professeure de littérature comparée et romancière, elle est directrice d’études à l’EHESS (Paris) depuis 2021. Elle dirige également une revue en ligne de littérature et d’idées, En attendant Nadeau, et fait partie de plusieurs comités de rédaction de revues. Sa recherche s’axe principalement sur la littérature mondiale, le croisement entre littérature et sciences humaines et la notion d’autorité.

À lire

Tiphaine Samoyault, Traduction et violence, éd. du Seuil, 2020

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