«Vieillir est un sentiment»

Date

2 décembre 2021

Avec

Laure Adler

Modération

Zelda Chauvet

Laure Adler nous parle de son dernier livre, «La voyageuse de nuit». Un ouvrage sur la vieillesse qui ébranle les clichés et nous rappelle quelques vérités bienvenues. Le tout avec une érudition généreuse et un souffle qui fait un bien fou.

«C’est un carnet de voyage dans un pays que nous irons tous habiter un jour. C’est un récit composé de choses vues sur la place des villages, dans la rue ou dans les cafés. C’est une enquête tissée de rencontres avec des gens célèbres, mais aussi des inconnus. C’est surtout une drôle d’expérience vécue pendant quatre ans de recherche et d’écriture, dans cette contrée qu’on ne sait comment nommer: la vieillesse?»

Laure Adler

Cinquante ans après l’essai de Simone de Beauvoir sobrement intitulé La vieillesse, Laure Adler revient sur ce sujet, sans doute parmi les plus dérangeants de notre société occidentale. «Vieillir est un sentiment» nous dit-elle.

Pour nourrir son propos, elle convoque le regard d’autres cultures et convie une ronde lumineuse de personnalités, d’écrivains et de penseurs: Annie Ernaux, Philippe Roth, Marguerite Duras, Mona Ozouf, Edgar Morin, Stéphane Hessel, Marcel Proust, Victor Hugo, Françoise Héritier, Simone Signoret, Aragon, Balzac… Son titre, elle l’emprunte d’ailleurs à un vers de Chateaubriand.

Entre les lignes émerge le portrait d’une époque éprise de jeunisme, qui n’hésite pas à «invisibiliser» toute une partie de la population. Et dont les femmes sont les grandes perdantes. Un document passionnant qui ose mettre des mots sur un sujet délicat, un récit courageux et un magnifique cri de révolte signé par cette icône de la culture qui balance en toute liberté qu’elle a 70 ans. Et alors?

À lire

Laure Adler, La voyageuse de nuit, éd. Grasset, 2020.

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Salomé Kiner & Rebecca Gisler