Julie ou la Nouvelle Héloïse
Date
10 décembre 2021, 12h15
Salle
Salle plurielle
Avec
Jacques Berchtold, Martin Rueff, Donatella Bernardi (introduction)
«Saint-Preux et Julie s’aiment au bord du Léman. L’inflexibilité des parents de la jeune fille leur impose la séparation. Le suicide est évité grâce au mariage de Julie et au célibat de Saint-Preux fondé sur un voyage. L’oubli est visé et le silence semble imposé au désir. Chez l’un et chez l’autre, la sublimation se fait au profit d’un engagement pour la communauté. L’ancrage dans le pays lémanique rend toutefois l’amnésie impossible. Alors que les amants épistoliers rêvent de se passer de modèles, la mémoire est plurielle et emprunte aussi à la culture. Rousseau renaturalisant les signes dissimule l’érudition lettrée» (Jacques Berchtold, quatrième de couverture, La Nouvelle Héloïse, Le Lieu et la mémoire, Classiques Garnier, 2021).
Parmi tous les ouvrages de Jean-Jacques Rousseau que l’on peut découvrir à la MRL, en consultation dans le Parcours Rousseau ou alors en vente au Café littéraire, c’est ce roman d’amour épistolaire qui est choisi comme objet d’émerveillement et de discussion lors de cette ouverture festive. Des lettres échangées entre Julie et son amant, et aussi d’autres, pour raconter avec autant de distance que d’intimé (il faut savoir lire entre les lignes et entre les lettres), les dimensions et les formes que l’amour peut prendre. Jean-Jacques Rousseau aime sa lectrice et son lecteur, profondément. Ici la narration de la passion se nourrit d’un référencement multiple (littérature antique et théorie musicale, par exemple) et de l’environnement dans lequel l’histoire se déroule. Aujourd’hui encore, comment ne pas s’émouvoir des bouleversements que créent l’attachement, le lien, le désir, le manque, les hormones, l’absence et la sublimation d’un amour impossible qui dès lors, devient possible? Que nous dit ce livre aujourd’hui de notre capacité d’aimer?