La musique de la discorde
Date
28 avril 2021, 12h15-13h30
Avec
Brenno Boccadoro et Nancy Rieben
Tarifs
Entrée libre
Cette première rencontre raconte l’histoire d’une dispute qui a traversé les siècles et a marqué la théorie musicale.
Première rencontre du cycle “Rousseau et la musique: l’invention de la liberté?”, imaginé avec le musicologue et professeur Brenno Boccadoro.
Jean-Jacques Rousseau développe une réflexion qui va conditionner tout un pan de son œuvre: de la théorie proprement musicale (harmonique et esthétique) jusqu’aux doctrines socio-linguistiques qu’il expose dans son Essai sur l’origine des langues.
Voici l’histoire…
De retour à Paris d’un voyage à Venise, Rousseau tente de percer sur la scène lyrique. Il réussit à faire jouer une de ses compositions – Les muses galantes – dans un salon coté. Dans le public se trouve le compositeur Rameau qui se moque vertement de lui, en le traitant de «petit pillard sans talent et sans goût». C’est le début de la «querelle des Bouffons»: une controverse qui oppose la musique française à la musique italienne, âprement défendue par Rousseau.
Conscient de la supériorité de Rameau sur le terrain de la composition, Rousseau déplace le débat sur le plan théorique pour s’attaquer au prétendu fondement scientifique de la doctrine de son adversaire. Au terme de cette longue bataille, il apparaît clairement que Rameau a œuvré toute sa vie en vain à fonder la pratique de la composition dans la physique du son. La théorie de Rousseau est définitivement supérieure.
Rousseau et la musique: l’invention de la liberté?
Imaginé avec le professeur en musicologie Brenno Boccadoro, ce cycle présente certains aspects de la théorie musicale de Rousseau et rappelle l’importance de celle-ci dans l’histoire des idées. Dans ce domaine, une fois de plus, Rousseau révèle son génie et s’impose comme un musicologue hors pairs. Par ses réflexions, ce chantre des passions annonce déjà le romantisme.
Derrière les doctrines rousseauistes émerge aussi un discours politique qui valorise la sensibilité et le goût individuel. Avec les Lumières, la musique s’affranchit des modèles promus par l’aristocratie et devient autoréférentielle, chahutant ainsi l’ordre établi: la musique se détache désormais de ses fonctions sociales et religieuses; elle n’a plus pour objectif de servir le milieu qui la soutient, mais vise un message universel.
Brenno Boccadoro nous guide dans les trois rendez-vous de ce cycle en passeur de savoir aussi généreux que décapant.
Les trois rendez-vous
La musique de la discorde
Peut-on réduire l’homme et sa musique à une biomécanique des émotions?
Rousseau et l’opéra italien
Les images de la rencontre
©Olivier Vogelsang