Edouard Louis
Date
23 janvier 2022, 18h, Grande Salle
Avec
Edouard Louis
Modération
Claire Burgy
Révélé au grand public en 2014 avec «En finir avec Eddy Bellegueule», Edouard Louis évoque pour nous son parcours, ses inspirations et ses insurrections. Cette rencontre, menée par Claire Burgy, est aussi l’occasion de parler de ses deux derniers livres, «Changer: méthode» et «Combats et métamorphoses d’une femme».
Depuis son premier livre, En finir avec Eddy Bellegueule –un uppercut qu’il publie alors qu’il a à peine 22 ans–, Edouard Louis poursuit une œuvre réaliste, où la dimension autobiographique vise à partager une expérience collective: celle de la violence des classes et de la domination.
Dans ce récit initial, il raconte son enfance humiliée, ses origines ouvrières et l’intolérance face à son homosexualité. Dans une veine sociologique héritée de Pierre Bourdieu et de Didier Eribon (des références revendiquées), il témoigne de la violence sociale, de la misère, de l’exclusion et de l’injustice dans une France postindustrielle et sinistrée par la fermeture des usines –des thèmes récurrents dans ses textes.
Après le retour sur l’enfance, il aborde la relation difficile avec son père dans Qui a tué mon père, puis la figure de sa mère, sombre et opprimée par la pauvreté et la domination masculine, dans Combats et métamorphoses d’une femme.
Edouard Louis est aujourd’hui, à 29 ans, un écrivain de renom. Il a franchi les classes sociales, s’est extrait de son milieu familial, a changé de nom, transformé sa manière d’être, de se tenir, de parler; s’est formé à la sociologie à l’École des hautes études en sciences sociales à Paris où il vit actuellement. Mais en a-t-il pour autant fini avec son histoire personnelle? Il y a dans son œuvre un formidable appel à l’émancipation et à l’authenticité: pour celui qui est devenu Edouard Louis, construire son personnage est une manière de choisir sa vie et sa vérité intime.
À lire
En finir avec Eddy Bellegueule, éd. du Seuil, 2014
Histoire de la violence, éd. du Seuil, 2016
Photos: David Wagnières