L'Europe à l'épreuve de Tahiti

Date

Jeudi 5 octobre 2023, 18h30

Avec

Antoine Lilti, Professeur au Collège de France

En partenariat

avec la Société Jean-Jacques Rousseau

« Quand on veut étudier les hommes il faut regarder près de soi ; mais pour étudier l’homme il faut apprendre à porter sa vue au loin ; il faut d’abord observer les différences pour découvrir les propriétés ».

Cet extrait de l'Essai sur l'origine des langues propose un véritable programme ethnographique. En partie mis en œuvre dans les décennies suivantes, notamment lors des voyages de Bougainville et Cook en Océanie.

Ces explorations ont révélé aux Européens des îles inconnues et une humanité nouvelle. Et certains Polynésiens ont embarqué sur les navires européens, déplaçant la scène du premier contact des rivages du Pacifique jusqu’aux berges de la Seine et de la Tamise.

L’accueil qu’ils ont reçu a révélé les ambivalences de la curiosité européenne, entre fable philosophique et divertissement spectaculaire. Antoine Lilti, professeur au Collège de France et spécialiste de l’Europe des lumières et de ses relations avec le Pacifique, en discute avec nous.

« Portrait of Mai (Omai) » (également connu sous le nom de « Portrait of Omai », « Omai of the Friendly Isles » ou simplement « Omai ») est un portrait à l'huile sur toile d'Omai, un visiteur polynésien en Angleterre, réalisé par Sir Joshua Reynolds vers 1776.

Antoine Lilti

Antoine Lilti est né en 1972. Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé d’histoire, il soutient en 2003 à l’université Panthéon-Sorbonne, sous la direction de Daniel Roche, une thèse intitulée : « Le Monde des salons. Sociabilité et mondanité à Paris au XVIIIe siècle ». Il enseigne comme maître de conférences à l’ENS Ulm, puis comme directeur d’études à l’EHESS à partir de 2011. De 2006 à 2011, il dirige la rédaction de la revue Annales Histoire, sciences sociales. Depuis 2013, il dirige la collection « L’épreuve de l’histoire », aux éditions Fayard.

Ses travaux portent sur l’histoire sociale, culturelle et intellectuelle des Lumières. Il a d’abord étudié les pratiques de sociabilité des élites aristocratiques et lettrées, puis s’est attaché à montrer l’émergence, au XVIIIe siècle, d’une forme nouvelle de reconnaissance, la célébrité, liée aux mutations de l’espace public et des identités individuelles. Depuis, son travail s’est élargi aux héritages multiples des Lumières depuis la Révolution française.

À lire

L’héritage des Lumières. Ambivalences de la modernité, Paris, Éditions de l’EHESS/Gallimard/Le Seuil, « Hautes Etudes », 2019, réédition Points, 2022.

Figures publiques. L’invention de la célébrité (1750-1850), Paris, Fayard, 2014, réédition Pluriel, 2022.

Le monde des salons. Sociabilité et mondanité à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Fayard, 2005.

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